Pandagogue
Question de parent - La chaise du puni
Alala, l'école, le maître, la maîtresse, parfois on ne les comprend plus, ils ne nous comprennent pas, on entre dans la défiance et c'est la rupture. Alors que bien souvent, c'est une question d'éclairage : nous voyons nos enfants à la lumière de nos yeux de parents, les enseignants les voient sous les néons de la classe ! Un exemple : la "chaise du puni".
* Les faits : PJ a été sur la chaise du puni.
* Le regard des parents : Vous trouvez cela injuste, violent, excluant, discriminant, après tout, ce n'est qu'un enfant, il s'agite et c'est normal, l'école leur en demande trop.
* Le regard de l'enseignant.e : PJ a beaucoup parlé, beaucoup bougé et certainement beaucoup titillé ses camarades aujourd'hui. Il-Elle a peu écouté les consignes et il a fallu le-la rappeler à l'ordre à longueur de journée.
* L'éclairage de Pangagogue :
- 28, 30, 32 élèves dans une même classe, c'est très vite insupportable, pour les adultes comme pour les enfants. Alors l'enseignant.e est exigeant.e, pour éviter les débordements, la grande fatigue de la fin de journée, la montée de l'agressivité entre les élèves. A l'école, on attend d'un enfant qu'il "devienne élève", c'est-à-dire qu'il adopte un comportement adapté à l'environnement scolaire.
- On peut regretter que cet apprentissage se fasse dès tout-petit, on peut regretter également que les exigences du cadre scolaire soient parfois trop éloignées des besoins naturels des enfants voire en opposition avec leurs façons "naturelles" d'apprendre. Les travaux de recherche en neurosciences ont prouvé que les mouvements du corps, la coopération, une atmosphère bienveillante, un respect des envies des enfants sont autant de clefs pour un apprentissage efficace et épanoui. N'oublions pas, néanmoins, que la maîtresse fait au mieux dans un contexte qu'elle ne choisit pas, que le maître essaie lui aussi d'adapter les exigences au terrain.
- Au fil des années, les élèves apprennent à distinguer les temps d'interactions libres et spontanées (les temps de jeux, les récréations), les temps d'interactions canalisées (le travail de groupe par exemple), les temps d'interactions très régulées (les prises de parole en grand groupe) et enfin les temps sans interactions (l'écoute des consignes, le travail individuel).
- La mise à l'écart (sur une chaise par exemple) ne vise pas l'humiliation ou l'exclusion mais plutôt le retour au calme. Tout dépend de la façon dont l'enfant est envoyé sur cette chaise. Il y a une grande différence entre "Va sur la chaise du puni, on ne veut plus de toi, tu es insupportable" et "Tu es très agité, c'est difficile pour tes camarades et ça t'empêche de bien écouter, tu vas un moment sur la chaise pour redevenir calme". Avant de monter au créneau, prenons le temps d'interroger l'enseignant, calmement, pour comprendre ! L'intention est tout aussi importante que l'acte !
- Certains enfants sont très difficiles en classe et l'enseignant.e cherche le meilleur équilibre entre l'attention donnée à ces élèves et sa disponibilité pour le groupe. C'est un vrai défi ! Alors parfois, on fait "au mieux avec les moyens du bord". Le système scolaire français est loin d'être parfait, les enfants sont tous différents, les attentes des parents également et chacun fait ce qu'il peut dans sa classe.
- En cas de doute, il faut aller rencontrer l'enseignant.e. Certaines pratiques peu bienveillantes perdurent (par manque d'informations et de formations la plupart du temps) et il est important de savoir ce qu'il se passe en classe pour mieux accompagner son enfant.
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